De récents diagnostics ont révélé des fragilités sur une partie des gradins de la soucoupe, nom donné par les nazairiens à cette salle omnisports, du fait de sa forme originale.
Imaginée par les cabinets des architectes Roger Vissuzaine et René Rivière puis inaugurée en février 1970 après 7 ans de travaux, la soucoupe, initialement appelée «coupole» par les habitants, bâtiment imposant en béton armé qui donne l’impression de venir d’une autre planète, est une salle de spectacle et de sports, d’un diamètre à la base de 48 mètres et de 83 m au sommet, pour une hauteur de 21 mètres.
Elle disposait à l’origine de 2 200 places assises, pour les matchs de boxe ou les compétitions sportives, et pouvait augmenter sa jauge jusqu’à 3 500 places pour des concerts (Pierre Perret, Chantal Goya notamment, à la fin des années 70).
Sous les gradins, se trouve également un gymnase, accessible par l’arrière du bâtiment.
Idéalement placée à proximité du centre-ville, symbole de la reconstruction, la municipalité a obtenu son classement au titre des monuments historiques, en mai 2019, dans le cadre du label «ville d’art et histoire».
Construite sur un terrain instable, connu sous le nom de «grand marais», la soucoupe montre des signes de faiblesse inquiétants.
Elle repose sur 166 pieux «Franki», en béton, cylindriques et moulés dans le sol sur une base élargie.
Son classement devrait permettre de débloquer des budgets au niveau national pour envisager de la sauver.
Afin d’anticiper tout problème, la ville de Saint-Nazaire a décidé de limiter les capacités d’accueil du public pour la plupart des activités.
Le Maire David Samzun vient d’annoncer en conseil municipal le 19 décembre 2025 que «des diagnostics sont toujours en cours et seront longs».
«Mais ils mettent en évidence une éventuelle malfaçon lors de la réalisation de certains gradins de la Soucoupe, la faiblesse de la profondeur des fondations et un possible mouvement de la coque lié à un manque d’aciers subissant les variations thermiques.»
Les activités provoquant trop de vibrations pour le bâtiment sont donc suspendues dès à présent.
Pour les matchs de volley ou les galas de boxe par exemple, la jauge est fixée à 768 places assises dans les gradins, avec possibilité d’ajouter 300 places sur le plateau. De premières restrictions ont déjà bloqué la capacité à 1 200 places depuis 3 ans.
Les scolaires devront également se contenter de capacités restreintes à seulement 100 élèves, tout comme les autres activités sportives.
D’autres études techniques vont devoir préciser la nature des travaux nécessaires pour assurer l’avenir du bâtiment.
