» La loi énergie se termine sur un naufrage politique du gouvernement avec le vote d’un amendement de moratoire sur les énergies éoliennes terrestres et maritimes ainsi que sur le photovoltaïque.

Adopté avec les voix du RN, cet amendement vient surtout de l’initiative d’un parti, LR, membre du gouvernement et a été adopté à trois voix près du fait de l’abstention de trois élus du socle gouvernemental – dont deux députés Horizons, parti dont la vice-présidente n’est autre que Christelle Morançais, présidente de la Région Pays de la Loire. Il y a quelques jours Mme Morançais fustigeait « cette absence de visibilité [qui] crée de l’incertitude, de l’attentisme et des incohérences ». C’est pourtant avec l’abstention de députés de son parti que ce moratoire a été adopté !
Ce naufrage politique serait surtout un naufrage énergétique et industriel pour le pays si un tel moratoire était adopté. Il entraînerait un immense plan de licenciements, notamment dans le bassin industriel de Saint-Nazaire qui a fait le choix avec succès de l’industrie de l’éolien maritime. Le vote massif du RN pour ce moratoire montre une nouvelle fois que ce parti joue contre les intérêts des travailleurs français.
Un tel moratoire serait dévastateur pour l’emploi nazairien alors que l’absence de visibilité pour la filière, combiné à la mauvaise volonté de la direction de l’entreprise et à l’inaction du gouvernement, menace déjà la pérennité de l’usine General Electric de Montoir-de-Bretagne où plusieurs centaines d’emplois intérimaires et salariés ont eu lieu ces derniers mois. Il menacerait de grands investissements et plus d’un millier d’emplois dans notre bassin, des Chantiers de l’Atlantique aux sous-traitants en passant par le port de Saint-Nazaire.
Ce résultat calamiteux est la conséquence du choix du gouvernement de chercher une majorité avec le RN pour imposer un hasardeux programme de nouveaux nucléaires. Ce faisant, il a refusé tous les amendements de la gauche, notamment ceux que j’ai défendus pour inscrire dans la loi l’objectif de 18 GW d’éolien en mer en 2035 conformément aux besoins énergétiques et industriels du pays pour sa sécurité d’approvisionnement électrique et engager les investissements nécessaires. Cet objectif avait pourtant été introduit en commission à notre initiative. Le ministre a également refusé de s’engager oralement pendant les débats sur cet objectif comme sur le refus de la fermeture de l’usine General Electric.
Je réaffirme mon soutien à la filière de l’éolien en mer et à une stratégie énergétique tournée vers le respect de l’Accord de Paris contre le changement climatique, le développement de la sobriété et des énergies renouvelables, le renforcement des filières industrielles françaises.
Malgré l’adoption de mon amendement en faveur de la conversion de la centrale de Cordemais, je voterai mardi contre cette proposition de loi qui menace nos objectifs climatiques, notre approvisionnement en électricité dans les dix ans qui viennent et l’emploi industriel à Saint-Nazaire comme dans tout le pays. »
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Le problème monsieur c’est que les politiques de droite et beaucoup du centre sont climato-sceptiques. Ceux qui ne le montrent pas c’est pour des raisons électorales. Je me demande même si Macron n’est pas climato-sceptique. 40% des français sont climato-sceptiques c’est quand même pas rien. Moi je ne dis rien car je ne sais pas. Les experts du Giec me pariaissent incompétents, donc au bénéfice du doute je me dis qu’il est préférable d’agir. Principe de précaution.