Le Parti Communiste Français, Génération.s, le Nouveau Parti Anticapitaliste, de Saint-Nazaire dénoncent la dérive autoritaire conjointe de l’Etat et de la Mairie.
" Nous, organisations et collectifs de la gauche nazairienne, demandons à la majorité municipale de changer radicalement d’approche face à la crise sociale aggravée par les crises sanitaires du Covid 19.
Vendredi 18 décembre dernier lors d’un rassemblement en soutien à la Maison Géronimo, squat d’entr’aide ouvert pour accueillir des personnes sdf, précaire et des femmes en situation de grandes difficultés, une dizaine de voitures et camions de police et de la B.A.C sont intervenues pour empêcher les habitant.e.s du squat d’intégrer un nouveau lieu déjà occupé, sans effraction, depuis plusieurs jours. Cette évacuation orchestrée par la mairie et la préfecture est illégale, et la force utilisée, disproportionnée.
Nous dénonçons cette dérive autoritaire conjointe de l’Etat et de la Mairie.
Plutôt que de considérer avec mépris le militantisme de terrain du collectif Geronimo, nous appelons la municipalité à entendre leur message d’alerte, soutenu par de nombreuses associations de solidarité nazairiennes, sur les situations de grande précarité de ces habitant.e.s, aujourd’hui renvoyé.e.s à la rue en pleine trêve hivernale. Si le financement de 25 places d’urgence supplémentaire et l’accréditation de l’association Anef-Ferrer pour reloger les personnes concernées sont soulignés par M. le Maire, nous souhaitons insister sur l’insuffisance de telles mesures.
Il manque à Saint-Nazaire un tiers-lieu autogéré pour loger les SDF qui acceptent d'être aidé.e.s mais aussi pour loger les femmes et les hommes en grande précarité, leur permettant d'accueillir leurs animaux, de recevoir des soins médicaux, un accompagnement social, un retour à l'emploi, etc. C'est à ces besoins non pris en compte par la puissance publique que tente de répondre la Maison Géronimo, avec ses petits moyens et sa grande générosité.
Le militantisme de terrain des humanitaires et associatifs répond à l'urgence. C'est insuffisant.
Dans ce domaine comme dans tous les autres, plutôt que de reproduire aveuglément la politique anti-sociale du gouvernement qui refuse de construire ou de renforcer les centres et les moyens d’accueil, la mairie doit entendre leurs cris d’alarme et répondre aux demandes des sans-abris et des collectifs de terrain. Un toit c’est un droit ! Le militantisme de terrain et l'action de la Ville et des pouvoirs publics ne doivent pas s'opposer mais devraient être au contraire complémentaires.
La solution réside dans le dialogue et un véritable engagement politique et solidaire de nos décideur.se.s locaux, d’autant plus que cela existe et fonctionne déjà dans d’autres villes.
Nous sommes convaincu.e.s que Saint-Nazaire peut encore retrouver la volonté et la force pour continuer d’inventer un modèle social et solidaire, pour ne laisser personne à quai.
Plus qu’un combat, c’est l’histoire de notre ville que nous pouvons enrichir !