Les prochaines élections municipales sont prévues pour mars 2026, soit dans moins de 10 mois, et déjà, le Rassemblement National, vient de présenter sa liste pour la cité portuaire.

Pour la troisième fois, le Rassemblement National sera présent sur la ligne de départ, après la liste présentée par Jean-Claude Blanchard en 2014 (13,53% au second tour et 3 élus) et celle de Gautier Bouchet en 2020 (7,05% au premier tour).

Portée par Julio Pichon, un Nazairien de 45 ans originaire de Saint-Nazaire, la liste espère créer la surprise lors des prochaines municipales.

« On peut gagner avec une triangulaire », estime Gautier Bouchet, responsable de la fédération du RN en Loire-Atlantique et candidat à Donges. « On sait à travers les différentes élections qu’on peut arriver à près de 33 % des voix. » Il y aura forcément 3 listes au second tour. »

Le programme complet sera communiqué par thèmes : « sécurité, insécurité, logement, jeunesse, intergénérationnel, éducation, environnement aussi, parce qu’on dit toujours que le RN ne fait pas d’environnement, après on le fait différemment, on l’envisage différemment surtout », indique le candidat. 

« Et ce sera un gros pôle, parce qu’on nous fait le coup des déchets à Saint-Nazaire, on nous fait trier les déchets, mais en fait on ne les ramasse que tous les quinze jours, sachant que 80 % des déchets vont au même endroit et on récupère la chaleur produite pour chauffer les logements. » 

Parmi les autres idées de la liste, « transformer l’ancienne CCI avenue de Gaulle en véritable musée »

À la question sur les menaces budgétaires concernant les associations, Gautier Bouchet répond qu’il n’y aura pas de coupure des subventions aux associations. 

« Sauf les associations politisées comme SOS Méditerranée. On va couper ce qui est politique, on va financer ce qui est utile, le sport, la culture. » 

La liste mettra l’accent en priorité sur la sécurité et l’insécurité, ainsi que sur le logement qui sera une priorité du mandat. « L’accès au logement sera réorienté vers les Nazairiens avec la priorité d’accès aux HLM » indique Gautier Bouchet.

L’abandon des commerces et la mise en place du CSU sont aussi des dossiers prioritaires pour la liste. « Les services de la mairie, crèches, garderies, doivent être accessibles en priorité aux travailleurs. »

Sans surprise, une liste sera présentée d’ici quelques semaines à La Baule. « Nous y avons déjà été présents en 2014 et en 2020 ». Herbignac aura aussi sa liste RN « et peut-être ailleurs dans le département ».

Il ne devrait pas y avoir d’alliances avec LR, jugés trop « Macron-compatible ».

Le candidat, agent immobilier passé par la restauration sur la Presqu’ile pendant plus de 12 ans, a grandi dans le quartier populaire de la Bouletterie. Père de 3 enfants, il a rejoint le RN en 2023 après un passage par Les Républicains (LR) qu’il quitte en 2022.

C’est avec ce parti qu’il a présenté sa candidature aux cantonales de 2021 dans le deuxième canton de la ville, face notamment à Gautier Bouchet (9,64 % pour Julio Pichon et 17,30 % pour son adversaire du RN).

L’année dernière, à l’occasion de la dissolution de l’Assemblée Nationale avant l’été, il s’est présenté, cette fois-ci sous l’étiquette RN, dans la 6 circonscription de Loire-Atlantique, à Châteaubriant, où il a convaincu 32,85 % des électeurs exprimés au premier tour et 34,53 % dans une triangulaire au second tour.

“Renouvelle-toi Saint-Nazaire”, c’est l’ambition que souhaite Julio Pichon pour 2026, et le nom de sa liste. À ce jour, la moitié des co-listiers est choisie, et la liste complète sera prête en septembre. 

Dans le détail, selon Gautier Bouchet « les adhérents au Rassemblement National représentent un quart des 49 personnes de la future liste. 5 à 6 proviennent de l’UDR (ndlr: Union des droites, parti fondé par Eric Ciotti) et la grande majorité ne sera pas encartée, s’agissant de personnes de la vie civile ». 

Sur le choix du Président de l’agglomération s’il est élu, le candidat indique que « le Maire pourra être aussi le Président de l’agglomération… ou pas »

« L’objectif, c’est de travailler sur des projets communs avec les maires de La Carène. Notamment sur le transport, c’est notre priorité. » 

Julio Pichon est assez hostile aux éoliennes, notamment off-shore, même s’il précise que l’on ne reviendra pas en arrière sur ce qui est fait. 

Sur le logement, l’agent immobilier indique être opposé au projet « destination Gavy » et à la tour « harmony of the sky » qu’il juge trop imposante en ville.

 

Interview du candidat Julio Pichon

Julio Pichon

Saint-Nazaire-infos :  Concernant le logement, quel est votre positionnement pour Saint-Nazaire ?

Julio PICHON : Il faut qu’on soit réaliste, on ne va pas pouvoir monter des tours à tous les coins de rues. Je suis pour utiliser les zones urbaines, ce qui est déjà en place, et préserver ce qui peut l’être, nos zones vertes.

On attend beaucoup de gens dans notre commune, il va falloir les loger, mais il va falloir les infrastructures qui vont avec.

Saint-Nazaire-infos :  D’après le rapport de la cour régionale des comptes, il y aurait plusieurs milliers de logements vacants sur le territoire de l’agglomération. Est-ce qu’il ne faudrait pas plutôt inciter les propriétaires à rénover ?

Julio PICHON : On a beaucoup de propriétaires qui ne louent plus et mettent en vente à cause des réglementations DPE et des interdictions de louer, et du coup on se retrouve avec des logements vacants. 

Il faut peut-être plus inciter les gens à rénover leurs biens, mais c’est un certain budget, et les réglementations DPE sont très hautes et les nouvelles à venir seront encore plus contraignantes.

Saint-Nazaire-infos :  Le commerce est en mauvaise posture sur certains secteurs, comme le nord de l’avenue de la République. Que faudrait-il faire pour redynamiser ces commerces vides ?

Julio PICHON:  Sur cette partie de l’avenue, il faudrait laisser la possibilité aux propriétaires de transformer les anciens commerces en logements. On sait très bien que la zone de chalandise de Saint-Nazaire a été surévaluée. Le stationnement pose un problème dans le centre de Saint-Nazaire. 

On va recentrer les commerces et les aider, notamment fiscalement pour les nouveaux entrepreneurs, comme on peut aider aussi les nouveaux habitants à s’installer, pour amener ce renouveau que l’on cherche.

Saint-Nazaire-infos : Toujours concernant le commerce, le Ruban Bleu est en difficulté (17 cellules commerciales fermées), que faudrait-il faire pour, là aussi, relancer cette partie du centre-ville ?

Julio PICHON : L’idée de départ était intéressante : paquebot, ruban bleu, avec la rue de la paix qui relie les deux, mais il n’y a pas assez de personnes et le commerce en ligne pose un problème de concurrence déloyale. Je pense qu’il aurait fallu faire différemment.

Il va falloir trouver des commerces que l’on n’a pas sur le secteur, ce qui va être une difficulté.  

On peut aussi envisager de transformer ces cellules en activités pour les jeunes. À Saint-Nazaire, à part le skate parc, les jeunes n’ont pas grand-chose pour sortir, et tout le monde ne fait pas du skate. 

J’ai des ados de 15 et 18 ans, quand ils sortent, ils vont à Pornichet. On travaille sur plusieurs projets, d’où l’enquête citoyenne que nous mettons en place. Les Nazairiens ont besoin de s’exprimer, de donner leurs envies, leurs opinions.

Saint-Nazaire-infos : Vous êtes partisan d’un CSU (centre de supervision urbaine), concernant la police municipale, allez-vous la renforcer ?

Julio PICHON : Oui, l’idée est de monter la police municipale jusqu’à une trentaine de personnes. Pour une ville comme Saint-Nazaire, ça ne me semble pas démesuré. Les armer, c’était le strict minimum (ndlr : le maire actuel a pris cette décision récemment)

On va aussi mettre de vraies caméras, qui filment, pas des caméras qui prennent des photos à la seconde, et qui sont inutilisables devant un tribunal. Je le sais de source sûre par plusieurs avocats. 

On a aussi l’idée de bornes reliées au CSU, quelques-unes à travers la ville, ça existe déjà ailleurs et ça marche très bien. En cas de danger sur des zones bien précises, on peut être relié directement au CSU. 

Saint-Nazaire-infos : La police municipale doit-elle évoluer vers d’autres interventions ?

Julio PICHON :  Oui, il faut étendre leur champ d’action, c’est évident, car ce sont souvent les premiers à arriver sur les lieux, et les faire travailler main dans la main avec la police nationale, même s’ils ne font pas le même travail.  

Le fléau à Saint-Nazaire, c’est la drogue, le trafic de drogue. Il faut pouvoir laisser la police municipale sanctionner les consommateurs de drogue, sous l’autorité du procureur de la République. On peut envisager aussi une brigade cynophile pour éviter les fouilles intempestives. 

Quand on a un chien qui renifle, on peut savoir tout de suite s’il y a de la drogue ou pas. Je pense que la police municipale, c’est la police de proximité.

Saint-Nazaire-infos : Concernant le projet de porte-avions, Gautier Bouchet semble enthousiaste ; pourtant, les services de sécurité sont assez inquiets, notamment avec la menace russe. Faut-il vraiment construire ce navire à Saint-Nazaire ?

Julio PICHON : Économiquement, il faut être honnête, pour la ville, les chantiers, c’est ce qui fait tourner la commune. 

D’ailleurs, on voit bien que, dès qu’il y a une crise aux chantiers, la ville commence à être en récession. Enfin, récession, c’est un grand mot. 

Je suis favorable parce que ça amène de l’emploi, je comprends que les services de sécurité soient inquiets. Poutine, pas Poutine… J’espère pas. 

Effectivement, il serait temps que Poutine rende les armes et libère l’Ukraine. Honnêtement, je n’ai pas de vision inquiète sur le projet. Ce que je vois, c’est l’industrie, économiquement. On sait que ce n’est pas pour tout de suite, dans quelques années, la situation aura peut-être le temps de changer. 

Saint-Nazaire-infos : Vous vous positionnez contre l’éolien, il y a quelques années, Marine Le Pen était contre le nucléaire, elle a changé d’avis. Pourtant, vous défendez l’indépendance de la France et le nucléaire alors que c’est plutôt une dépendance, à l’uranium notamment, provenant de pays souvent en tension ou en guerre. 

Julio PICHON : Oui, mais on a facilement de quoi tenir une petite centaine d’années avec les ressources nucléaires que l’on a. 

Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire de transition, je dis que dans un pays endetté il faut aussi faire des choix. 

On sait que pour l’instant le nucléaire, ça fonctionne bien, ça nous donne une autonomie énergétique, c’est français. 

Pour moi, il faut faire des choix quand on est un pays endetté, et le choix de mettre des éoliennes offshore partout en mer, c’est pas ça, l’idée, vraiment pas.

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