L’intersyndicale éduc de St Nazaire (CGT, FSU et SUD-educ) dénonce des conditions horribles d’accueil pour 4 familles.

" Une première famille s’est vue imposée un déménagement à Savenay quelques jours avant la rentrée scolaire, dans un logement précaire, alors que les enfants sont scolarisés à Saint- Nazaire et ont besoin de soins réguliers à l’hôpital. Ils et elles doivent se lever très tôt pour prendre le train et le bus afin de se rendre au collège. Cette famille fuit également un ex-conjoint violent. 

Une mère et sa fille logent dans un hôtel de Saint-Nazaire et sont régulièrement confrontées aux comportements agressifs des hommes qui fréquentent majoritairement ce lieu. Elles ne peuvent pas cuisiner à l’hôtel, la cantine est chère pour elles et elles n’ont pas le droit à des fonds sociaux. 

Une autre famille de 6 personnes vit ensemble dans une seule et même pièce, ils et elles n’ont donc aucune intimité. Le père de la famille a vu sa demande d’asile être déboutée, ce qui provoque la perte de son travail et donc précarise financièrement toute la famille. 

Une quatrième famille, qui est en France depuis 5 ans et à quelques semaines de pouvoir demander une carte de séjour, s’est faite délogée de leur domicile à Saint-André-des-Eaux par la police, pour les expulser par un avion en partance de Rennes. Face à cette situation de détresse, le père de famille a fait une tentative de suicide et a été hospitalisé 10 jours. Cinq enfants composent cette famille, dont les aînés s’occupent de la traduction pour les démarches administratives. Un collectif de soutien s’est créé à Saint-André-des-Eaux, des lettres au préfet ont été envoyé par la FCPE et les professeur.e.s du collège Jean Moulin pour alerter sur cette situation. 

Toutes ces familles sont dans des situations intenables sur le long terme et demandent à ce que leurs droits soient respectés et de vivre dans des conditions décentes. 

Le collectif Educ en Luttes s’inquiète des conditions de scolarisation des enfants de ces familles, qui sont aussi des élèves des écoles, des collèges et des lycées nazairiens. Comment apprendre dans de bonnes conditions lorsque sa famille est dans la peur constante et lorsque son lieu de vie n’est pas sécurisant ? 

Les chiffres pour l’accompagnement de ces élèves allophones de la rentrée sur le bassin nazairien sont catastrophiques :
- 1 psychologue scolaire pour 4 ou 5 écoles et dans le second degré 1 pour 3 établissements
- 1 médecin scolaire pour la moitié de Saint Nazaire 

– pour l’accompagnement UPE2A (Unité Pédagogique pour Elèves Allophones Arrivants) : les textes officiels (circulaire n° 2012-141 du 2-10-2012) indiquent qu’au cours de la première année de prise en charge par l’UPE2A, les élèves ont normalement droit à 9 heures d’enseignements hebdomadaires au sein de ce dispositif, 

En réalité, seulement 3 professeurs itinérants suivent une centaines d’enfants sur le bassin nazairien, presqu’île, sud Loire, Savenay/Pontchateau (soit 40 à 50 écoles concernées), au mieux 3/4h par semaine. 100 autres élèves ne sont pas suivis par manque de personnel
- les élèves présent.es depuis plus d’un an sur le territoire ne peuvent plus prétendre à l’UPE2A (sauf quelques Non Scolarisés Antérieurement), qu’ils.elles aient bénéficié d’un accompagnement auparavant ou pas 

– au lycée, il y a 60 élèves allophones pour un professeur UPE2A 

Educ en Luttes demande que de vrais moyens soit mis en place pour aider ces quatre familles pour qu’elles puissent vivre dans des lieux décents, sécurisants et puissent s’établir dignement sur le territoire de Saint-Nazaire. 

Educ en Luttes revendique des moyens pour l’accompagnement des élèves allophones, par le recrutement de professeurs spécialisés, de psychologues et de formation pour les professeurs. Plus généralement, Educ en Luttes demande des moyens pour l’école inclusive, afin que tous et toutes les élèves puissent avoir le droit à une scolarité épanouissante."

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