Mercredi 7 mai, le collectif « Non au SNU » de Saint-Nazaire, organisait une marche pacifiste et anti-militariste depuis la stèle des martyrs de la résistance rue Léon Blum, en direction du front de mer.

Le collectif entend profiter des commémorations officielles à l’occasion des 80 ans de la libération pour dénoncer le patriotisme et les journées mémorielles liées aux guerres.

Un cortège d’une cinquantaine de personnes a écouté les discours des intervenants avant de prendre la direction du monument aux morts face à la sous-préfecture.

Le SNU, service national universel, existe depuis juin 2019. 

Ils sont environ 40 000, garçons et filles, à y participer chaque année sur la base du volontariat. À la demande du Président de la République, une étude sur sa suppression, sa généralisation ou d’autres alternatives a été réalisée par le Haut-commissariat au plan.

Un coût de 600 millions à près de 15 milliards par an.

Emmanuel Macron n’a jamais caché sa préférence pour une généralisation du SNU dont il souhaiterait voir les effectifs multipliés par 5, moins coûteuse pour les finances du pays que des options militaires et ou obligatoires.

Mais de nombreuses voix s’élèvent contre son extension ou sa modification en service militaire, à commencer par le collectif « non au SNU » qui raille le discours d’Emmanuel Macron aux armées du 20 janvier dernier, à qui il annonçait « le temps retrouvé avec les armées ».

« Ce temps retrouvé avec les armées, c’est le temps de la guerre, nous n’en voulons pas. » Le collectif refuse également l’ingérence de l’armée à l’école.

« Le gouvernement nous impose restrictions, précarité et austérité alors que 413 milliards sont prévus en France pour les budgets militaires. » 

« Ces milliards devraient plutôt être utilisés pour nos besoins sociaux, pour l’école, pour l’hôpital, pour les services publics qui crèvent faute de moyens ».

L’autre sujet du rassemblement de ce mercredi concerne les guerres qui ravagent les pays aujourd’hui. 

Le collectif dénonce « plus d’un million de morts et blessés dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine, de dizaines de milliers de morts en Syrie, en Afrique, en Asie, en Palestine », et un risque d’affrontement futur entre les USA et la Chine dans le Pacifique. Une liste à laquelle il faut malheureusement ajouter aujourd’hui un risque d’embrasement entre l’Inde et le Pakistan.

Un dépliant imitant celui des commémorations officielles a été diffusé sous le titre « À bas la guerre, à bas l’exploitation ».

Il reprend point par point les dates clefs des 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, et d’autres périodes, en énumérant notamment le bilan macabre de chaque événement.

Selon Mika, membre du collectif, « quand on a travaillé autour de la question du SNU pour organiser cette action, on s’est intéressé aussi à la guerre ».

« L’édito du dépliant de la mairie est tourné de manière à un peu honorer, glorifier ces événements du passé qui sont des défaites, des victoires guerrières. » 

« Nous, on a réécrit cette brochure en essayant de donner un autre regard sur ce qu’il s’est passé à chaque date précisément, en racontant autre chose, ce que c’est que la guerre ».

Mika insiste sur le caractère pacifiste et anti-militariste du mouvement : « En passant de monuments en stèles, on veut rappeler un message pacifiste et pas belliciste ».

Pour Nathalie, également présente dans le défilé, les deux aspects du rassemblement sont aussi importants : « Je suis enseignante, et j’essaye d’avoir un enseignement plutôt pacifiste, il me semble que l’entrée du SNU dans l’école, c’est une volonté d’entrer la guerre dans l’école, d’embrigader des élèves dès la seconde ».

« Les jeunes peuvent peut-être faire des services civiques directement dans les associations plutôt que de passer par un SNU ».

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