« M. le Ministre, le statu quo n’est plus acceptable ! »
"La mise en conformité du site Yara de Montoir-de-Bretagne avec la réglementation sur la qualité de l’eau, de l’air et la sécurité n’a que trop attendu. Elle n’est pas négociable. La révélation récente d’une nouvelle fuite d’acide sulfurique au sein de l’usine Yara cet été, et l’arrêt de travail qu’elle a occasionné pour un salarié, confirment que le statu quo n’est pas acceptable dans ce dossier.
J’interpelle le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires M. Béchu par une question écrite. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités, et s’engager sur des mesures pour que cessent les infractions et que soient protégés l’environnement, les salariés, les riverains.
La mise en conformité de l’entreprise serait une solution préférable du point de vue social et environnemental à toute autre décision mais force est de constater l’impasse actuelle et l’inefficacité des sanctions prises jusqu’ici. L’impunité des actionnaires doit cesser, la santé publique, l’environnement et l’emploi doivent être préservés. Il est plus que temps de changer radicalement une situation qui n’a que trop duré et d’obtenir la mise en conformité du site à travers des engagements précis, rapides et contrôlés.
Les salariés ne doivent pas être la variable d’ajustement d’une direction et d’actionnaires qui les prennent en otage en opposant emploi et environnement. En agissant ainsi Yara menace les deux et menace aussi l’ensemble de l’activité industrielle du bassin nazairien à laquelle je suis très attaché à l’heure où elle doit réussir la bifurcation écologique. L’écologie ne saurait servir de prétexte au licenciement des salariés, l’emploi ne saurait servir de prétexte à l’impunité des pollueurs. La bifurcation écologique de l’industrie ne peut se faire qu’en s’appuyant sur les travailleurs de l’industrie et en leur donnant des garanties et droits nouveaux comme je l’ai proposé à l’Assemblée nationale.
Puisque l’actionnaire ne veut pas mettre le site en conformité, une prise de contrôle publique et sociale du site doit être envisagée pour l’imposer et organiser l’évolution de l’appareil de production tout en protégeant les salariés.
L’expérience des nombreuses années précédentes nous enseigne qu’il faut utiliser tous les moyens légaux de pression sur le gouvernement et Yara. Je soutiens donc toutes les initiatives en ce sens, qu’elles émanent des salariés et de leurs organisations syndicales comme des associations. C’est dans cet esprit que j’ai signé la pétition demandant la suspension administrative pour mettre le gouvernement et Yara devant leurs responsabilités et que je participerai au rassemblement du 14 octobre prochain à Saint-Nazaire."
Pour retrouver ma question écrite adressée au ministre : https://questions.assemblee-nationale.fr/q16/16-11805QE.htm