Des rassemblements avait lieu ce matin pour défendre l’État de droit contre les attaques de l’extrême droite, un peu partout en France, ce samedi 12 avril.
Ce mouvement est soutenu par 32 organisations signataires, parmi lesquelles figurent la Ligue de l’enseignement, FIDL, Stop homophobie, MRAP, France fraternités, Union syndicale Solidaires, Attac, la Cimade, la CGT, FSU, Amnesty International, la Ligue des droits de l’homme, l’UNEF, et le syndicat de la Magistrature.
Malgré l’absence de pluie, seules 80 personnes se sont retrouvées ce samedi matin devant le palais de justice de Saint-Nazaire, avenue Albert de Mun.
Ce rassemblement fait suite à la condamnation de Marine Le Pen, notamment à une peine d’inéligibilité de 5 ans avec exécution provisoire, c’est-à-dire immédiate, malgré le fait de faire appel du jugement, ce qui pourrait l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2027.
Les signataires dénoncent le « soutien enthousiaste de figures mondiales de l’extrême droite que sont Trump, Musk, Bolsonaro, Poutine, Orban ou Salvini. »
Ils revendiquent la garantie d’impartialité, de traitement égal devant la loi et le refus des injustices sociales et environnementales, et condamnent « les racismes, l’antisémitisme, la xénophobie, le sexisme, les LGBTphobies et toutes les idéologies qui visent à faire primer l’exploitation, l’oppression, les haines et les peurs.»
Pour Damien GIRARD, secrétaire général de l’union locale de la CGT, « le Rassemblement National ainsi que des élus et des cadres du mouvement ont été condamnés pour détournement de fonds publics.»
« Grâce à notre garde des Sceaux, Darmanin, Marine Le Pen aura quand même le droit à un appel dans des délais un peu plus rapides que ce qui est prévu, ce qui laisse sous-entendre qu’elle est passée devant la file d’attente de nombreux justiciables.»
« Encore une fois, elle fait l’objet d’un privilège juridique. »
Selon Sophie Le Papillon de la FSU, le rassemblement a été décidé notamment « en réaction à une manifestation organisée par le RN. »
« Nous sommes là pour montrer notre attachement à l’État de droit, à la justice. Ça nous semblait évident d’être solidaires par rapport à des manifs qui veulent montrer l’impunité de nos représentants politiques. »
« Ils prennent tellement de place, (NDLR le RN), plus ça va, moins ils ont de tabous. Ils volent, mais malgré cela, ils arrivent à dire que c’est une attaque contre le RN, contre Marine Le Pen. »
« Dans l’éducation, on passe le temps à nous dire qu’il n’y a pas d’argent et, à côté de ça, on distribue pour ces personnes là, qui, en plus, sont contre l’Europe.»
« Et puis le fait d’accuser les magistrats, les gens de la justice, les fonctionnaires… « On a des droits et, eux, les politiques seraient au-dessus de ça, alors qu’au contraire, ils doivent montrer l’exemple.»
Dans le cortège, qui se rendait vers la place des Droits de l’Homme, esplanade Nelson Mandela, Éléonore, habituée des manifestations, est venue « parce que le fascisme est en ascension, y compris dans des communes comme Donges ou Montoir-de-Bretagne.»
« Non seulement on est là pour que la justice passe, ce qu’elle a fait par rapport à Marine Le Pen, et c’est pas mal, mais aussi pour que vive la démocratie. Ça veut dire aussi avoir une gestion véritablement démocratique de notre ville.»
« Le maire de Saint-Nazaire a pris récemment plusieurs décisions unilatéralement, notamment l’armement des policiers municipaux. » « Ce n’est pas ça, faire vivre la démocratie. »
Les attaques qui visent à remettre en cause le fondement de nos institutions protectrices des droits et de l’égalité devant la loi ne sont pas nouvelles, mais « elles se sont dangereusement multipliées ces dernières années » selon les organisateurs du rassemblement de ce samedi.