Ligue des droits de l’Homme Saint-Nazaire

La section locale de la LDH exprime ses plus vives réserves suite à la décision du maire de Saint-Nazaire d’équiper la police municipale d’armes létales et craint une dérive sécuritaire.

Les missions respectives d’une police municipale et de la police nationale sont parfaitement définies, et conçues pour être complémentaires. La police municipale est communément chargée, par sa présence quotidienne sur la voie publique, de lutter contre les incivilités et les infractions routières, et de contribuer à la tranquillité et à la salubrité publiques. Le rôle de la police nationale est également clair  : elle est chargée de protéger les personnes, les biens et de lutter contre la délinquance et la criminalité.

Pour la LDH, la décision de doter les agents municipaux d’armes létales est une décision lourde de conséquences. Multiplier la présence d’armes sur l’espace public, fussent-elles portées par des agents municipaux armés, constitue une escalade inquiétante. Elle illustre une forme de renoncement à l’aspiration à la paix civile, celle qui place la responsabilité et la citoyenneté de chacune et de chacun au cœur de la vie de la cité. Elle fait en outre peser une responsabilité écrasante sur les épaules des agents publics concernés, qui, rappelons-le, sont déjà dotés de moyens d’autodéfense. Leur sécurité, si elle est une souffrance légitime, ne peut justifier une surenchère en matière d’armement, qui peut conduire à une escalade nocive.

Dans la presse, le maire justifie sa décision par une recrudescence du narcotrafic sur le territoire de la ville, ainsi que par la tension croissante dans certains quartiers. Si cette situation est en effet préoccupante, la ville a jusqu’à présent montré qu’elle n’était pas sans réaction et qu’elle savait mobiliser à ses côtés les services de l’État. Dans ces domaines, il est en effet indispensable que chacun  : ville, police, justice… mette les moyens et joue son rôle.

Pour la LDH, l’usage d’armes à feu est et doit rester du ressort de la police nationale. Franchir cette limite, c’est ouvrir la voie à une confusion des rôles, et reléguer au second plan la mission pourtant essentielle de médiation et de tranquillité publique de la police municipale.

Sur un autre registre, la LDH note également que ce choix essentiellement couteux est effectué alors que l’état des finances publiques locales conduit à opérer des coupes dans de nombreux budgets. La municipalité a indiqué vouloir se concentrer sur ses missions essentielles  : il est alors légitime de s’interroger sur un choix qui contredit nettement ce principe.

Face à l’ensemble de ces réserves, la LDH invite instamment le maire de Saint-Nazaire à suspendre cette décision et, à minima, à organiser un débat public sur ce sujet qui interpelle chaque citoyenne et chaque citoyen.

Les organisations syndicales CGT, FSU et Solidaires

Le groupe d’opposition a exprimé sa  consternation alors qu’un travail global sur la sécurité devait être engagé, la LDH a publié un communiqué de presse dénonçant ce projet dangereux pour la sécurité des citoyen.es, en plus de son coût  alors que 500 000 euros viennent d’être soustraits aux associations et à la culture dans notre  ville.  

Nous, syndicats, CGT, FSU et Solidaires, dénonçons également cette décision unilatérale de D.Samzun : la police municipale doit travailler à la pacification, à la désescalade, et non pas être incitée à la prise de risque. Elle est déjà équipée d’armes non létales, si besoin.

C’est  la police nationale qui intervient si la situation l’exige :  armée, entraînée dans un cadre déontologique précis, elle peut utiliser des armes à feu. 

Rien ne justifie ce projet. Nous demandons à ce que celui-ci soit retiré et que  les budgets municipaux servent aux projets éducatifs, culturels, de prévention et de solidarité.

Laisser un commentaire

Commentaires

Réseau média web

Liens utiles

Twitter

Afficher plus