« Donner à tous les élèves des conditions décentes pour leur scolarité, est-ce un principe négociable ? Vous avez 4 heures » .

C’est sur ce sujet en pied de nez à l’épreuve de philo du bac, qui se déroulait à la cité scolaire, que syndicats et enseignants entendaient alerter via des panneaux et banderoles, les lycéens, enseignants et passants à la sortie du lycée ce lundi 16 juin.

Une action avec des tentes et des valises pour insister sur le risque réel pour plus de 80 élèves internes, aujourd’hui sans solutions le dimanche soir.

Une menace pèse sur l’ouverture de l’internat de la cité scolaire le dimanche soir.

En cause, la suppression décidée fin avril par le conseil d’administration de l’établissement de 2 postes d’AED (Assistants d’éducation) , indispensables pour l’ouverture de l’internat le dimanche soir.

L’internat fonctionne aujourd’hui avec 16 assistants d’éducation. Ceux que l’on appelait « pions » ou « maîtres d’internat » il y a quelques années.

Sans ouverture le dimanche, les élèves, dont plus de 80 seraient directement impactés par une absence de solution, ne pourraient arriver en cours à 8 h le lundi matin… Or c’est justement parce qu’ils habitent loin ou n’ont pas de transports scolaires ou personnels qu’ils sont internes.

Bien que les représentants du rectorat se soient réunis à Nantes mercredi dernier suite à une première mobilisation le 13 mai dernier et à des courriers indiqués depuis, sans réponses, ils ont reconnu « les conséquences néfastes qu’aurait cette fermeture » , aucune garantie sur le rétablissement des postes supprimés n’a été annoncée.

Enseignants, personnels du lycée et syndicats (CGT Educ’Action, Sud éducation, FO, SNEF-FSU) dénoncent « le modèle mathématique mis en place pour calculer les effectifs d’AED par établissement ».

« Nous avons également pointé le nonremplacement des enseignants de longue durée. « Des lycéens sont restés sans enseignement dans différentes matières tout au long de l’année ».

« Nous sommes revenus aussi sur la suppression du poste d’assistante sociale il y a quelques années. »

Autre sujet sensible soulevé lors de cette rencontre au rectorat, la convocation des lycéens à Saint-Gildas-des-Bois pour certaines épreuves du bac.

« C’est un établissement difficilement relié à Saint-Nazaire (en termes de transports), nous leur avons dit que cette nouveauté ne devait plus être renouvelée l’année prochaine », indique Yvon Renevot, enseignant au lycée Aristide Briand.

« Quand on a expliqué à des élèves en seconde ou en première, qu’ils pourraient aller jusqu’au bac en ayant accès à leur internat, et qu’en cours de scolarité on a des élèves sans solutions, il faut bien se dire que les tentes que l’on a devant l’établissement, pourraient l’être réellement à la rentrée » souligne Titouan Nogue, enseignant SNES-FSU.

« Il va falloir que le rectorat l’entende, sur des élèves qui n’ont pas de solutions pour dans 2 mois. On va poursuivre cette mobilisation et on n’acceptera pas ce recul du service public.»

Si 80 élèves sont aujourd’hui sans solutions, l’internat accueille habituellement 120 élèves le dimanche soir et 160 en semaine.

« On a déjà demandé à des élèves qui avaient d’autres solutions, de ne pas venir le dimanche soir parce que les conditions sont dégradées. »

« On est vraiment très très inquiets pour une grosse cinquantaine d’élèves, qui n’ont vraiment aucune solution. »

Certains viennent de la Presqu’île ou de la Brière, d’autres de beaucoup plus loin, de la Sarthe par exemple, mais « il y a aussi des profils spécifiques » indique Titouan Nogue, « Certains sont en rupture familiale, ont des parcours étonnants et un réel besoin d’être scolarisés ici, avec les filières d’orientation, en particulier professionnelles, proposées à l’échelle du bassin nazairien. »

Ces filières uniques, non disponibles ailleurs dans les environs, doivent plus que jamais « l’ouverture d’un public international le dimanche soir à Saint-Nazaire ».

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