Le point presse du député de la circonscription, Matthias Tavel, était prévu bien avant les épisodes politiques actuels.

Il avait pour objet la présentation de deux projets de loi sur l’éolien en mer et la propulsion vélique des navires marchands. Une solution visant à réduire l’empreinte carbone du secteur et à aider à la transition énergétique.

Mais, actualité politique oblige, c’est sur le « spectacle affligeant », à ses yeux, que le député a préféré commencer. 

Agonie spectaculaire de la Macronie

« Le problème c’est le président de la République, le blocage c’est monsieur Macron », selon Matthias Tavel, qui, pour sortir de la situation par le haut, a annoncé le dépôt ce mercredi d’une motion en destitution, signée par 104 députés de gauche. Motion finalement rejetée par le bureau de l’Assemblée nationale en fin de matinée.

« Il n’y a pas d’autre solution qu’un retour aux urnes ». « Il faut un choc de justice sociale. » 

Pour y parvenir, l’abrogation de la retraite à 64 ans, la mise en place de la taxe Zucman et un retour de l’impôt sur la fortune sont nécessaires, indique le député, qui souhaite aussi que la France investisse dans l’écologie et les services publics. « L’hôpital et l’école ont été détruits depuis 8 ans, il faut réparer les dégâts. »

Matthias Tavel, candidat à sa succession en cas d’élections

Si le président Macron est pour l’élu la cause du problème, il n’a pour autant pas peur des élections. « Mon souhait c’est de battre le RN. Je sais que la menace du RN est là. Le pourrissement de la Macronie est un carburant pour le RN. »

En cas d’élections législatives anticipées, aucun mystère sur la candidature à sa propre succession. « La logique c’est que les sortants soient reconduits. Dans cet esprit, je serai candidat. » « Il faut aussi la volonté d’aller gagner des circonscriptions pour appliquer notre programme. »

S’il croit en une gauche « claire et unitaire », Matthias Tavel confie que les Français devront choisir entre le Front Populaire et le RN.

« On censurera un gouvernement qui continuerait un programme macroniste. Ils doivent accepter de lâcher le pouvoir. »

Sur le risque de voir un nouveau président pris au dépourvu par son inexpérience à la tête de la France en pleine période d’incertitudes et de conflits jusqu’à nos portes, le député répond que « ce n’est pas par les effets de com’ du président que l’on a de l’influence à l’international, c’est en coopérant avec d’autres pays ». 

L’urgence de nouveaux parcs éoliens en mer

Sur les propositions qu’il vient de déposer à l’Assemblée, celle sur l’éolien en mer lui tient à cœur. 

« L’absence de gouvernement et de loi sur l’énergie bloque le lancement de nouveaux projets. Il y a urgence et j’ai déposé une proposition de loi Tavel pour qu’une loi soit votée sans attendre un projet global sur l’orientation énergétique du pays. »

L’autre proposition de loi du député concerne un soutien à la propulsion vélique (voile) des navires. 

À l’instar du cargo à voiles « Neoliner Origin » qui effectuera son premier voyage transatlantique dans 8 jours. 

Un navire de 117 mètres pouvant transporter jusqu’à 5 300 tonnes de marchandises grâce à une propulsion à voile utilisée sur 90 à 95 % du temps de voyage. « On peut arriver à un texte transpartisan », estime Matthias Tavel.

Matthias Tavel: pas candidat aux municipales

Il ne sera pas tête de liste, mais n’exclut pas d’y figurer si on lui demande un soutien nécessaire.

« L’enjeu c’est qu’il n’y ait pas de maires d’extrême droite dans le secteur. » « À Donges, la campagne est difficile à mener, le RN a fait 55 % aux législatives, il faut de l’unité, c’est indispensable. » 

« Face à l’extrême droite, en 2022 et 2024, nous avons fait le travail qui était attendu de nous. »

Concernant les possibles adversaires de la liste à laquelle participe LFI à Saint-Nazaire, l’élu ne semble pas inquiet. « Ça ne m’intéresse pas de savoir si David Samzun sera candidat. Tout le monde sait qu’il le sera. Son silence sur la situation nationale est en revanche surprenant. »

Enfin, suite au placement en garde à vue de 6 syndicalistes de Cordemais ce mardi et au renvoi devant le tribunal correctionnel de Nantes de deux d’entre eux, le député indique qu’il sera présent le 2 novembre prochain en soutien, « que l’État et la direction d’EDF respectent la loi et laissent les syndicalistes défendre l’emploi », martèle-t-il.

Les interpellations faisaient suite à des tirs de mortier dans les locaux de l’entreprise le 27 septembre 2024, ayant provoqué des lésions auditives à des membres du personnel.

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