C’est sur cette phrase que le « collectif anti plate-forme “ de Campbon invitait les habitants de la région à un rassemblement samedi 22 mars 2025 place Pierre Sémard, à proximité des locaux de La Carène à Saint-Nazaire, à l’occasion de la journée mondiale de l’eau.

Cette journée, instituée par l’ONU depuis 1993, vise à sensibiliser le public aux enjeux majeurs de cette ressource naturelle indispensable au cœur du changement climatique, de la sécurité alimentaire et de l’instabilité internationale.

Une centaine de personnes étaient présentes pour s’informer sur ce projet soutenu par le maire de Campbon. Pour les organisateurs, l’importance de leur présence à Saint-Nazaire ce samedi réside dans le fait que le sujet ne concerne pas uniquement les habitants de Campbon, mais bel et bien tous les habitants de La Carène, alimentée en grande partie par l’eau de la nappe, qui est également utilisée par la marque d’eau en bouteilles Cristaline.

Le projet prévoit la création d’une plateforme logistique FM Logistic au lieu-dit La Fondais à Campbon,, à proximité du bourg, de deux écoles et d’une maison de retraite… Le point de captage d’eau du « petit Chatelier » étant situé à moins de 200 mètres du site.

Les mesures de sécurité proposées par l’industriel, un simple bassin de rétention couvert, sont jugées insuffisantes, les fuites sur de tels bassins étant fréquentes.

Une consultation publique avait lieu l’été dernier en vue d’accorder l’autorisation d’exploitation par la préfecture de Loire-Atlantique, malgré un arrêté préfectoral du 8 aout 2020 protégeant la nappe.

Le collectif, après avoir épluché le dossier complet depuis six mois pour recenser les points à risque, annonce qu’un recours va être porté en justice contre l’autorisation préfectorale à défaut d’avoir été écouté par le maire et le préfet, et lance une cagnotte pour financer cette action : http://www.helloasso.com/associations/accipea21/formulaires/1

Le projet prévoit le stockage de 63 000 tonnes de produits combustibles comme des pneus, du pétrole lampant, et 140 tonnes de produits toxiques dangereux pour l’environnement, qui, en cas d’accident, mettraient en danger l’approvisionnement en eau potable du bassin nazairien.

Outre Saint-Nazaire, les communes de La Carène, Savenay, Bouvron, Campbon, La Chapelle-Launay et bien d’autres communes dépendent de la nappe de Campbon.

Pour Vincent PEYNOT du collectif antiplateforme de Campbon : « Dans la continuité de la marche des 150 élus, qui ont demandé qu’il y ait l’interdiction de l’épandage de pesticides sur les points de captage d’eau, on rejoint ce mouvement en ajoutant les risques industriels et les projets industriels à proximité des zones de captage. » 

Pour nous, il y a une incohérence complète à imaginer ce genre de projet à proximité des points de captage, qui sont des zones d’intérêt public en fait, et là on a des intérêts privés d’un industriel qui vient créer un risque sur la zone qui alimente toute La Carène ».

Le collectif demande à l’État et à la municipalité « de prendre leurs responsabilités et de mandater une étude d’impact et une étude de danger pour garantir à la population que le projet peut être compatible avec la proximité de la nappe ».

Le préfet a répondu qu’il leur fallait se contenter de l’étude présentée par l’industriel. Pour les opposants au projet, les exemples de Yara et de la raffinerie de Donges montrent bien qu’il est illusoire de se fier uniquement à ces études. France Nature Environnement a recensé en moyenne 2 accidents par mois, principalement des incendies, sur ce type d’installation. Dans ce projet, le volume de stockage équivaut à 200 piscines olympiques, soit 568 869 m3.

« On est en train de faire leur boulot en demandant ces études qui sont de la responsabilité de l’État et des élus. » Nous n’avons pas les raisons de leur refus, hormis le fait qu’administrativement il est possible de s’en passer, mais dans le contexte actuel, cela ne nous parait pas sérieux comme position. On voit également qu’il y a un défaut d’information très important, d’où nos opérations de tractage et nos actions publiques ».

Matthias TAVEL, député de la 8ᵉ circonscription, présent ce samedi pour apporter son soutien, estime pour sa part que « on a un enjeu majeur dans le département et à l’échelle du pays, qui est la qualité de l’eau, notamment de l’eau potable, et on ne peut pas imaginer qu’un projet de cette ampleur, avec les risques inhérents à une activité économique et industrielle, puisse être fait sans qu’il y ait une étude d’impact sur la nappe phréatique à Campbon. » Que se passe-t-il en cas d’accident ? 

Aujourd’hui, on a demandé, j’ai demandé, qu’il y ait cette étude d’impact, que le préfet a refusée. Dans ces conditions, pour moi, il ne peut pas être question de soutenir ce projet. « Il faut à minima se doter de toutes les études nécessaires pour bien évaluer le risque qui est pris sur la nappe phréatique de Campbon, dont dépend une grande partie du département de la Loire-Atlantique pour l’eau potable ».

Le collectif, créé en juin 2024, est composé de citoyens qui se battent contre le projet qui leur était à l’origine présenté comme un entrepôt type Amazon de stockage de colis. Il reste déterminé à ce que le projet de plateforme ne se fasse pas sur ce site. 

D’autres associations composent ce collectif, comme la LPO (ligue de protection des oiseaux), France Nature Environnement, une partie des associations du « collectif Gavy-Porcé » de Saint-Nazaire également.

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